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Figure 16 :Suite de la fig. 15, deuxième étape du cycle d'évolution: la jeune dépression se propage vers l'est et se développe lentement, voire perd de l'intensité. Plus cette étape se prolonge, plus la dépression avance droit vers l'est. Dans le cas des deux tempêtes de fin décembre 1999, cette trajectoire menait directement vers la France. En général, la dépression interagit avec le courant-jet et se dirige vers le nord-est. Dans les cas de la fin décembre, cette interaction s'est produite très tard, sans doute à cause de la petite taille des dépressions.
Deuxième étape, le voyage vers l'est.
La majorité des jeunes dépressions se
forment du côté «chaud» du rail. L'interaction avec le
courant-jet commence souvent par les propager (fig. 16) avant de
les laisser s'amplifier.
Plus le courant-jet est intense (à
9 km d'altitude), plus la jeune dépression progresse vite (près du sol).
Ceci semble logique, mais attention: ce n'est pas le vent qui pousse la
dépression, car le vent fort est en altitude et la dépression en général
confinée en surface. Elle avance, pompant dans le courant-jet
non pas de la vitesse mais un peu «d'essence» pour progresser: c'est un
petit moteur. La durée de cette phase détermine la longitude la plus à
l'est que va atteindre cette dépression: comme on va le voir bientôt, la
fin de cette phase entraîne un changement de direction.
En revanche, la pression ne
baisse guère vite, voire pas du tout, pendant ce temps Il est difficile d'entrer davantage dans le détail de l'explication. En présence d'un courant-jet homogène (pas de variations de sa force sur sa longueur), l'extension verticale de la jeune dépression détermine sa capacité à s'amplifier en plus de se propager. Avec une hypothèse de plus, assez réaliste pour la basse atmosphère terrestre, l'extension verticale est une fonction directe de sa taille sur l'horizontale (pour les cas de décembre 1999, cette taille est plutôt petite, comme on l'a vu avec la question 9). Une faible extension verticale limite la possibilité d'amplification. Disons qu'on peut relier cela au rendement du moteur atmosphérique. Il dépend de la différence de température entre la surface, côté air chaud, et celle à la limite supérieure de la jeune dépression, côté air froid: plus celle-ci est haute, plus la «source froide» est froide. Une petite taille fait donc un moteur peu efficace, qui permet d'avancer mais pas de s'amplifier. Il existe des variantes nombreuses de cette étape. Elles semblent liées en partie à la nature de la pièce «d'altitude» du moteur, en partie à l'intensité des précipitations (Mallet et al., 1999, Baehr et al., 1999). Celles-ci peuvent accélérer la progression de la dépression dans les basses couches au point de «casser» le moteur (les tourbillons de basse-couche et d'altitude se retrouvent trop loin l'un de l'autre pour interagir), ce qui allonge la durée de cette étape. Pour voir les phases de propagation vers l'est des tempêtes de décembre: |