Colloque final
Le colloque final s’est tenu le 22 janvier 2019 à l’IAU Île de France. Près de 60 personnes, agences, collectivités, services de l’état, chercheurs y ont assisté.
En voici les grandes lignes, ainsi que les présentations. L’ordre du jour, ainsi que la plaquette résumant les résultats sont téléchargeables ici :
Présentation générale du projet
Le projet répond à deux objectifs principaux : 1) obtenir des données quantitatives énergie-climat à partir de simulations numériques et 2) proposer une méthodologie pour intégrer de telles données quantitatives dans les procédures juridiques et les politiques urbaines.
Trois expérimentations ont été menées à Toulouse, Aix-en-Provence et La Rochelle afin de confronter les outils développés à des démarches de planification réelles.
Une analyse du système d’acteurs de cas exemplaires issus de la bibliographie et d’exercices de planification réels en France et l’étranger a mis en évidence :
La mise en œuvre d’une succession d’étapes nécessaires à l’internalisation de l’expertise climatique : : 1) l’étude, 2) l’expérimentation pour l’appropriation locale, 3) la formalisation, et enfin 4) la mise en œuvre et 5) l’évaluation.
Plus que les moyens économiques, la présence, côté acteurs, de personnes sensibilisées à l’intérêt de la démarche est fondamentale pour réussir.
Une enquête a été menée auprès des 51 agences d’urbanisme françaises, avec pour objectifs d’identifier les bonnes pratiques, les freins et les leviers. Les principales conclusions sont :
– Une implication forte sur les axes énergie-climat, notamment sobriété et EnR
– Un climat urbain généralement peu pris en compte
– Une échelle pertinente : l’îlot urbain ou (« pâté de maisons »)
Une base de données urbaines et architecturales
Afin d’obtenir une base de données homogène sur toute la France, seules les données issues de la BD topo, de la BD parcellaire et du recensement ont été utilisées. Les données sont visualisables et téléchargeables sur le site web mapuce.orbisgis.org
– Sur plus de 50 agglomérations françaises
– A l’échelle du « pâté de maisons »
– Composée de 80 indicateurs morphologiques, typologiques, socio-économiques.
Le micro-climat et les consommations d’énergie dépendent fortement des caractéristiques du bâti. Une recherche bibliographique sur le patrimoine architectural de différentes régions de France ainsi qu’une étude des matériaux locaux a permis la construction d’une base de données architecturales . Celle-ci permet de décrire les technologies et matériaux les plus utilisés en fonction (1) de la typologie du bâtiment, (2) de son usage, (3) de la date de construction.
La modélisation des comportements énergétiques
Les pratiques des habitants et usagers dans les bâtiments influent sur les consommations d’énergie, mais aussi le climat urbain et l’îlot de chaleur, pouvant accroître celui-ci de 1 à 2°C.
Ces comportements ont été intégrés, à partir d’enquêtes dédiées existantes, dans le modèle de climat urbain TEB, sous la forme de deux indicateurs :
Le comportement de régulation énergétique (la propension d’un ménage à plus ou moins réguler la consommation d’énergie dans son logement).
L’intensité d’usage et le taux d’équipement.
La variabilité spatiale des différents usages est déduite des données du recensement.
A titre d’exemple, une enquête menée sur un quartier de La Rochelle bénéficiant d’une politique de rénovation urbaine a identifié trois types de comportement dont une catégorie qui ne se sent ni responsable ni concernée par la maitrise de sa consommation énergétique.
La modélisation de l’îlot de chaleur
Pour une quarantaine de villes traitées, des modèles atmosphériques sur ordinateur ont permis d’estimer l’îlot de chaleur urbain, pour des conditions estivales favorables aux fortes chaleurs. Sur Toulouse et Dijon, d’autres types de temps ont aussi été simulés. Ces simulations numériques y ont été validées à partir de réseaux stations météorologiques urbaines.
Une méthodologie en types de temps (cf. encadré), définis à partir des conditions météorologiques du jour hors de la ville, permet de compléter utilement les quelques informations météo utilisées habituellement par les collectivités lors du diagnostic (rose des vents, profils annuels climatiques).
L’approche par type de temps développée ici permet de discriminer les situations plutôt ventées, chaudes, pluvieuses, anticycloniques d’hiver etc… et leur chance de se produire. En effet, toutes les situations météorologiques ne conduisent pas à un îlot de chaleur, et des enjeux particuliers peuvent ne se produire que lors de certaines situations.
Un outil de transfert pour l’urbanisme :
Les cartes climatiques de l’environnement urbain
Divers outils de représentation cartographique d’îlot de chaleur et du climat urbain ont été développés, en lien avec les urbanistes. En collaboration avec Toulouse Métropole, un croisement des données modélisées d’îlot de chaleur estival et de la structure urbaine classifiée LCZ (« Local Climate Zones ») a permis de construire une carte climatique de l’agglomération. Les cartes climatiques représentent à la fois un outil de diagnostic microclimatique du territoire urbain et un outil de traduction réglementaire des enjeux identifiés pour lesquelles des recommandations sont co-construites entre climatologues et urbanistes.
Guide méthodologique : le climat urbain dans le Droit
L’analyse juridique menée lors du projet MApUCE, dans un contexte législatif qui évolue fréquemment, a néanmoins permis de proposer des pistes et fondements juridiques de l’action locale visant à prendre en compte la problématique du microclimat et du climat dans les documents d’urbanisme. Des rédactions sont même proposées aux différentes échelles de planification. Des fiches outils, propres à chaque outil de de planification (SCOT, PLU(i)), sont disponibles en ligne sur le site www.gridauh.fr, et sont synthétisées dans un guide méthodologique (publication sur http://iuar-lieu-amu.fr/publications).