Des drones pour la recherche météorologique
Lancement du projet MIRIAD : Coordonné par le CNRM-GAME, en partenariat avec le Laboratoire d’Aérologie (OMP) et la société AJS, le projet MIRIAD (système de Mesures scIentifiques de flux de suRface en mIlieu mAritime embarqué sur Drone) est soutenu par la région Midi-Pyrénées et l’Union Européenne pour 3 ans.
L’objectif est d’opérer à très basse altitude au dessus de la mer des drones de taille moyenne ( 20 kg) capables de mesurer les caractéristiques détaillées de l’atmosphère (aérosols, vent sur les 3 axes, rayonnement, pression, humidité et température).
Le CNRM n’est pas à son coup d’essai puisque des drones de petites tailles (<2 kg) sont déjà utilisés dans les projets VOLTIGE et BACC+ pour le brouillard, STRAP pour les cendres volcaniques, SKYSCANNER sur les phénomènes aérologiques et BACCHUS sur le thème du réchauffement climatique. En revanche, c’est la première fois que des drones de cette envergure (3 m) sont envisagés.
L’enjeu est technologique et scientifique : les échanges à quelques mètres au dessus de la mer sont encore mal connus en raison d’un manque d’observations. En effet, les mesures des navires de recherche sont difficiles à exploiter, car perturbées par les structures des bateaux et limités par leur vitesse de progression. D’autre part, les avions de recherche ne permettent pas pour des raisons de sécurité d’échantillonner les premiers mètres de l’atmosphère et les zones trop éloignées des côtes (500 km maximum pour les ATR42). Des drones de 3 à 4 m d’envergure, capables de parcourir à très basse altitude plus de 500 km et d’emporter une instrumentation perfectionnée de plusieurs kg (compteur de particules, direction et force du vent sur les 3 axes), ouvrent donc de nouvelles perspectives d’observations.
La société AJS projette d’intégrer un radar altimétrique sur le drone lui donnant ainsi la capacité de réaliser des vols à très basse altitude au dessus de la mer (6 m si les conditions le permettent). Le CNRM et le LA sont en charge d’intégrer l’instrumentation scientifique et d’exploiter les données des campagnes de mesures pour améliorer notre connaissance des aérosols (sources, quantités, évolution) au dessus de la mer et à terme les modèles climatiques.