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Proposition de cahier des charges pour un projet ARPEGE/ALADINNovember 1991
Table des matières1. De l'intérêt d'ARPEGE/ALADIN2. Spécifications d'environnement3. Spécifications fonctionnelles4. Vue d'ensemble du calendrier1. De l'intérêt d'ARPEGE/ALADINSuite à l'atelier de réflexion du 22 février sur la « Modélisation à Maille Fine et Aire Limitée », des groupes de travail ont rendu leurs conclusions vers la mi-juillet. Parmi les propositions faites par ces groupes, la nécessité de définir un cahier des charges pour une version à domaine limité d'ARPEGE était particulièrement mise en valeur.Rappelons tout d'abord les conclusions des groupes 1 et 3. Elles forment la base d'une justification pour un nouveau modèle à domaine limité pour la prévision opérationnelle et la recherche à Météo-France :
Dans le même temps, Météo-France apporte un nouvel élan à ses équipes de prévision numérique en leur donnant une dimension internationale. Diverses collaborations sont donc en cours avec des groupes de toutes tailles et de tous niveaux d'expérience. Nous mentionnerons donc ici spécialement l'action mise en place avec des Pays d'Europe Centrale et Orientale. Dans le cadre de cette action, sept personnes en moyenne seront présentes au GMAP pour des séjours de trois ou six mois renouvelés en général une fois d'ici à la fin 1992. Les nationalités représentées sont la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, l'Autriche, la Pologne et la Bulgarie. Leur but est de mettre à niveau leur savoir faire en participant activement à un projet de développement proche de leurs besoins opérationnels en prévision numérique. Ceux-ci comprennent d'une part l'accès à un modèle global pour la prévision synoptique (Centre Européen pour l'Autriche, diffusion de nos propres produits dans d'autres cas) qui pourrait évoluer en un accès à des fichiers de couplage. D'autre part, l'adaptation dynamique de ces prévisions à un relief et à des conditions locales complexes. Ce dernier aspect recoupe assez bien la volonté de développer une version à domaine limité d'ARPEGE évoquée plus haut. Il convient toutefois de noter :
Une documentation scientifique de la phase de développement initiale, centrée sur l'adaptation dynamique, suivra prochainement les spécifications.
2. Spécifications d'environnement2.1. Formats et fichiersMise au point d'un format des fichiers ARPEGE adapté à la représentation spectrale choisie : il n'existe que des versions pour des points de grille et des coefficients spectraux dans une troncature triangulaire. Implantation de ce format dans les logiciels LFI et fichiers ARPEGE, diffusion en aval vers les diverses bases de données. Il n'est pas prévu de modifier le code et le format GRIB qui seront utilisés en l'état.Enrichir le parc de fichiers de données géographiques (relief moyen et sa variance, nature du sol, végétation, etc...) ainsi que l'interface de lecture du programme actuel alimentant ARPEGE-Climat et ARPEGE opérationnel. Adapter les options de sortie du même programme à la production d'un fichier extrait sur domaine limité sur une portion de sphère avec axes géographiques tournés ou sur une projection conforme (voir géométries). Possibilité d'imposer un champ de relief calculé extérieurement à ce programme. Adapter les fichiers ARPEGE à ou aux géométries retenues :
Les champs devront être adaptés à une représentation spectrale (voir représentation des champs). On prendra soin de limiter cette fonctionnalité à un sous-programme unique et général, intégré à ARPEGE. Ceci a des conséquences sur tous les points précédents. 2.2. Code et environnement ARPEGEAssurer la plus grande communauté possible entre ARPEGE très étiré et ARPEGE/ALADIN au niveau :
3. Spécifications fonctionnelles3.1 Fourchette visée pour le coût dans une application opérationnelleL'indication donnée repose sur une estimation relativement à ARPEGE opérationnel, considéré comme la référence. Une estimation absolue demande de connaître les performances de la machine de pointe sur laquelle tournera la chaîne de modèles, point que l'on laisse ouvert pour le moment.On envisage donc des adaptations (sans assimilation de données) jusqu'à 36 heures. La résolution serait celle d'ARPEGE opérationnel au centre du domaine divisée par 2 (disons de l'ordre de 10 à 15 km). Avec un schéma semi-Lagrangien et sur un domaine de 2500 km de côté environ (1/2 pays + 800 km de marge comme demi-côté), on estime que 24 heures d'adaptation devrait coûter environ cinq fois moins cher que 24 heures d'ARPEGE étiré (soit autour de 4 minutes pour 24 heures). 3.2. GéométriesARPEGE/ALADIN est un modèle hydrostatique intégrant les équations primitives en coordonnée pression dite « hybride » h, a priori pour un fluide compressible confiné au sommet par une surface telle que h = 0, où h est la vitesse verticale généralisée.ARPEGE/ALADIN doit pouvoir être intégré :
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3.3. Variable d'état pronostique et représentation des champsLa variable d'état pronostique d'ARPEGE/ALADIN sera {u¢ ,v¢,T,q,p ou lnp}, ou ¢ désigne une composante (éventuellement) projetée. Ce choix est en fait imposé par la nécessité de faire explicitement évoluer la valeur moyenne du vent sur le domaine.Les options actuelles d'ARPEGE permettant d'ajouter des variables advectées supplémentaires seront soigneusement préservées. A plus ou moins long terme seront ajoutés l'énergie cinétique turbulente, une ou plusieurs variables d'eau liquide, flux de masse convectif et nébulosité, des traceurs chimiques, etc... Les champs de la variable d'état dynamique sont projetés sur une base spectrale bi-Fourier tronquée : Q est une variable quelconque. Les variables x et y sont les coordonnées horizontales symboliques non dimensionnelles. Elles varient entre 0 et 2p. Ce sont des fonctions plus ou moins compliquées de la longitude et de la latitude selon la géométrie employée. Ces relations doivent être explicitées pour le calcul des dérivées et seront précisées dans la documentation à venir. La forme discrète correspondant est : où M et J désignent respectivement la troncature et le nombre de points de la grille de collocation dans la direction x. Il en va ainsi des paramètres N et K selon y. Qj,k est la valeur au pont de grille d'indices (j,k ). Cette représentation s'applique directement aux champs dans des expériences idéalisées sur un plan cartésien. Elle demande un traitement particulier, appelé bi-périodicisation, pour les autres applications. Plusieurs solutions pratiques ont été réalisées avec succès. Tout d'abord, une approche très pragmatique au sein du groupe HIRLAM. Elle utilise les valeurs des champs et de leurs dérivées aux extrémités du domaine utile paramétrant une fonction prescrite. K. Yessad a, de son côté, mis au point une méthode plus globale, une minimisation de l'erreur d'approximation par une méthode des moindres carrés. Quelle que soit la technique retenue, elle fera l'objet d'un module spécifique dans ARPEGE/ALADIN. Par rapport à un modèle en points de grille, la grille de collocation du modèle d'HIRLAM comprend un peu moins de 30 % de points supplémentaires pour assurer la bi-périodicisation. 3.4. Conditions aux limitesPour la version tridimensionnelle :
3.5. Schémas d'intégrations temporelles3On s'en tiendra avant tout au schéma saute-mouton d'ordre 2 avec possibilité de corrections semi-implicites de l'ajustement à la gravité.Toutefois, on s'efforcera de préserver la possibilité d'adapter dans une étape ultérieure un des schémas semil-Lagrangien développés pour ARPEGE sphérique au Centre Européen ou au CRMD-GMAP. On explorera la faisabilité des idées suivantes :
3.6. InitialisationLes conditions initiales dans les applications sur l'adaptation seront obtenues à partir de champs initialisés. Mais les interpolations, avec en particulier la prise en compte d'un relief accidenté, introduiront un niveau de bruit qui sera peut-être non négligeable.Dans la mesure où l'on exclut le volet assimilation des données, ce niveau de bruit sera peut-être acceptable. Toutefois, on explorera le potentiel d'une forme de filtre digital adapté à la météorologie récemment proposé par P. Lynch. La fonction de filtrage (temporel) est définie à l'avance. L'initialisation consiste à appliquer cette fonction à une intégration préalable du modèle d'une durée égale à celle de la période de coupure, encadrant autant que possible l'instant initial. L'adaptation de l'algorithme d'initialisation non linéaire par modes normaux implicites, dernier recours en cas d'absolue nécessité, algorithme mis en place par P. Marquet, fera l'objet d'une expertise. On sait toutefois que cette méthode possède à peu près les mêmes limitations que celle de Machenhauer : elle risque donc de ne pas résoudre le problème posé par l'adaptation à une forte orographie. 3.7. Analyse et assimilation des donnéesARPEGE/ALADIN pourra éventuellement incorporer une adaptation d'un ou des schémas d'analyse objective disponibles dans ARPEGE, l'interpolation optimale CANARI ou l'analyse variationnelle, dans une phase ultérieure de développement.3.8. Autres caractéristiquesAnalyse de la faisabilité d'une condition à la limite supérieure telle que la vitesse verticale h soit non nulle, fonction du spectre du géopotentiel.
4. Vue d'ensemble du calendrier4.1 Définition de phasesL'ensemble des spécifications représente un travail de développement et de validation conduisant facilement à l'échéance de la fin de 1993. Toutefois, le plan de développement n'apparaît clairement que pour la première année, d'ici à la fin 1992. On se trouve donc devant un projet comportant au moins deux phases bien distinctes :
Noter que pour tout ce qui, dans les spécifications, entraîne une modification d'ARPEGE, le nombre et la brièveté des séjours ne sont pas des avantages. Cette équipe s'en tiendra donc aux modifications minimales permettant de disposer d'un outil d'adaptation dynamique totalement compatible avec l'environnement ARPEGE. Toutefois, ses choix techniques laisseront ouvertes les options contenues dans l'ensemble du cahier des charges. Le rôle du GMAP et/ou de la subdivision de PREVI/COMPAS, la venue d'autres partenaires éventuels dans la maintenance et la poursuite du projet ARPEGE/ALADIN après le départ des stagiaires d'Europe Centrale sont des points à clarifier, ainsi que la manière de garder le contact avec les artisans initiaux d'ARPEGE/ALADIN. Ceci se fera au fil du suivi du projet. 4.2. Suivi du projetLe suivi des progrès du projet sera assuré par Mr (Mme, Melle) xxx, bien connu de nos services.Pendant la phase initiale, on peut prévoir trois rendez-vous :
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