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Influence du déferlement des ondes de Rossby sur l’Oscillation Nord Atlantique

Les courants-jet de la haute troposphère sont généralement maximum à l’ouest des bassins océaniques où les contrastes thermiques terre-océan sont forts. Plus à l’est, les dépressions gagnent en énergie et rétroagissent sur le courant-jet qui leur a donné naissance. Cette rétroaction se fait par l’intermédiaire du déferlement des ondes de Rossby dans la haute troposphère et joue un rôle déterminant dans la variabilité basse fréquence de l’atmosphère comme l’Oscillation Nord Atlantique (NAO  ). Deux types de déferlement existent ; le déferlement cyclonique qui pousse le jet vers le sud et qui est associé à la phase négative de la NAO   tandis que le déferlement anticyclonique le déplace vers le nord et favorise l’apparition de la phase positive.

Les résultats de deux simulations utilisant un modèle sans topographie et sans humidité sont montrés sur la figure, une reproduisant le processus de la phase négative de la NAO   (colonne de gauche) et l’autre celui de la phase positive (colonne de droite). Dans le premier cas, le gradient de température est maximum à 30°N et aboutit à un déferlement en aval presque systématiquement cyclonique, le jet est orienté zonalement et est maintenu au sud par le déferlement. Dans le second cas, le gradient de température a été placé à 45°N, le déferlement y est anticyclonique, le jet principal a une orientation sud-ouest nord-est et est fortement poussé au nord là où les dépressions atteignent leur maximum d’amplitude et rétroagissent le plus fortement. A l’avenir, ce type de résultat pourrait permettre de mieux comprendre le rôle des anomalies de température à la surface de l’océan dans la circulation atmosphérique.


Comparaison entre deux simulations d’un modèle aux équations primitives sur la sphère en version sèche et aquaplanète dont on relaxe le champ de température vers un champ donné analytiquement. Celui-ci est constitué d’une anomalie froide (traits tiretés en noir, intervalle 10°C) au nord-ouest d’une anomalie chaude (traits pleins en noir) pour reproduire le contraste
thermique terre-océan en hiver. Les deux simulations diffèrent uniquement par la latitude du gradient de température, 30°N (colonne de gauche) et 45°N (colonne de droite). En haut, les contours bleus et les plages colorées en rouge représentent respectivement les moyennes temporelles de l’énergie cinétique haute fréquence (intervalle : 10 m2/s2) et du vent zonal (intervalle : 10 m/s) à 200hPa. En bas, les plages colorées montrent la vorticité absolue à 200 hPa à un instant donné ; à gauche, on reconnaît le déferlement cyclonique, et à droite, le déferlement anticyclonique.