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Vers une meilleure compréhension de la croissance rapide de la cyclogénèse lors de la traversée du jet

La dynamique de certains scénarios de croissance soudaine de dépressions à la croisée du courant-jet reste une question centrale ouverte de la météorologie dynamique. Des simulations à l’aide de modèles hautement idéalisés ont permis de préciser certains aspects jusqu’à présent peu étudiés ou mal connus. L’accent a ici porté sur l’interaction entre une anomalie d’altitude et une dépression de surface dans différents jets rectilignes zonaux possédant à la fois un cisaillement de vent vertical et horizontal.
On a pu mettre en avant le fait que dans un cisaillement anticyclonique, que l’on observe dans la partie sud des courants-jets — là où se situent de manière privilégiée les futures tempêtes, les anomalies de surface et d’altitude s’étiraient fortement mais restaient bien phasées de sorte à tirer de l’énergie par interaction barocline.
Au contraire, dans un cisaillement cyclonique, la rotation de l’environnement s’additionne à la rotation des structures de sorte que les deux anomalies restent relativement isotropes et ont tendance à s’enrouler l’une autour de l’autre et donc ne pas conserver un déphasage vertical favorable à une forte croissance énergétique. Par ailleurs, on a montré que le gradient méridien de tourbillon potentiel lié au courant-jet jouait un rôle majeur dans le déplacement vers le nord des perturbations, de la même manière que dans des cadres différents tels que les cyclones tropicaux ou les tourbillons océaniques. Ces mécanismes sont deux éléments constituants d’une explication de la croissance des dépressions à la traversée du courant-jet.

Évolution dans un modèle barocline simple à deux couches (à t=0h, 12h, 24h, 36h de haut en bas) des anomalies de vorticité dans la couche du haut (traits noirs continus) et dans la couche du bas (tiretés rouges) (intervalle : 2 10^-5 s^-1) dans un cisaillement vertical (2,4.10^-5s^-1) et horizontal (de valeur absolue égale à 2,4. 10^-5 s^-1 dans la couche du haut et 1,2.10^-5s^-1 dans celle du bas). Figurines de gauche (resp. de droite) : cisaillement anticyclonique (resp. cyclonique).