I. Méthodologie du projet VURCA

Contexte et objectifs

Le projet VURCA, projet de recherche de 3 ans financé par l’Agence Nationale de la Recherche, fait partie d’un groupe de projets de recherche français achevés (EPICEA et VURCA) ou sont en cours de finalisation (MUSCADE et ACCLIMAT) qui visent à répondre à une partie de ces questions, et abordent les interactions entre climat urbain et changement climatique global. Chacun d’eux traite une facette différente du problème et analyse les effets d’un certain nombre de mesures d’adaptation.

Grâce à une équipe interdisciplinaire comprenant des physiciens de l’atmosphère, des climatologues, des économistes et des spécialistes de la construction, le projet VURCA a ainsi développé un cadre de prospective permettant d’analyser les effets de différentes politiques de réduction des impacts liés aux canicules, en prenant l’agglomération parisienne comme cas d’étude.

Méthodologie

La méthodologie du projet est illustrée dans la Figure ci-dessous. En se basant sur un scénario démographique et un scénario d’évolution du prix des transports simples, un modèle de simulation d’expansion urbaine NEDUM-2D, développé au CIRED, a été utilisé pour établir des scénarios de prospective sur l’évolution de la surface urbanisée, de la répartition de la population, et du niveau moyen des loyers dans l’agglomération parisienne.


Schéma de la méthodologie choisie pour le projet VURCA

Calcul des impacts énergie, climat et confort

Conjointement avec des scénarios d’évolution du bâti (en particulier, d’amélioration des normes d’isolation) et d’usage de la climatisation, ces scénarios ont été utilisés par le modèle de climat urbain TEB-SURFEX, développé au CNRM-GAME de Météo France, pour simuler :

  • l’îlot de chaleur urbain,
  • la consommation d’énergie liée à l’usage de la climatisation,
  • les températures ressenties à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments (cf. Figure ci-dessous), et cela pour différentes canicules représentatives des évènements futurs, à l’horizon 2100.


Exemple de simulation faite lors du projet VURCA : carte des températures dans les rues, en 2100, à 5h du matin, pour une canicule similaire à la canicule de 2003, dans un scénario d’expansion au "fil de l’eau" de l’agglomération parisienne

L’échelle de l’agglomération

Ainsi, tandis que le projet EPICEA (cf. Salagnac et Tromeur, « Effets des canicules et ilots de chaleur ».) se concentrait sur le centre de l’agglomération parisienne, et sur l’analyse de politiques à l’échelle du quartier (arrosage des rues, végétalisation basse de toute surface non occupée et verdissement partiel des chaussées les plus larges, et augmentation de l’albédo des rues et toitures), le projet VURCA s’est attaché à la prise en compte des effets des politiques à l’échelle de l’agglomération (influence de l’étalement urbain et du type d’urbanisme sur l’effet d’îlot de chaleur urbain), de la création de parcs, et des impacts de l’usage de la climatisation.

Les résultats attendus

Un certain nombre de résultats issus de ce travail permettent de répondre à trois questions principales :

  • Dans quelle mesure l’agglomération parisienne sera-t-elle vulnérable aux canicules à la fin du siècle ?
  • Quel serait l’effet d’un développement massif de la climatisation ?
  • Des mesures d’adaptation alternatives peuvent-elles réduire cette consommation massive de climatisation ?