La problématique ville - climat

Plus de la moitié de la population mondiale vit de nos jours en ville, cette proportion atteignant 80% dans les pays développés. De plus, les zones urbaines concentrent la grande majorité du capital (logements, distribution d’eau, infrastructures de transport). Une telle concentration de population conduit à un accroissement des préoccupations sociétales, économiques et environnementales.

A ces préoccupations s’ajoutent le microclimat spécifique des villes, la forme urbaine affectant la circulation du vent, l’humidité proche de la surface, la fréquence d’apparition des phénomènes de brouillard, et augmentant la brise urbaine et la turbulence atmosphérique. La caractéristique principale du climat urbain est l’îlot de chaleur urbain.

Ce phénomène a été observé dès 1820 par Luke Howard sur la ville de Londres : il consiste en une température plus élevée dans la ville que dans les banlieues, elles mêmes plus chaudes que les campagnes environnantes. De nos jours, cette différence de température peut atteindre 10 degrés pour les grandes agglomérations, avec des conséquences sensibles sur le confort des habitants et la santé publique, en particulier la nuit et en période de canicule.

Ce fut le cas lors de la canicule de 2003 : la vague de chaleur qui a touché l’Europe a provoqué plus de 70 000 morts, la plupart en milieu urbain (cf figure : canicule 2003 : Ilot de chaleur nocturne à Paris - moyenne de 15 nuits consécutives - Source : Météo France).

Les projections climatiques prévoient d’ici la fin du siècle une augmentation de l’intensité et de la durée des vagues de chaleur, dans différentes régions du monde : il est donc nécessaire de mieux comprendre le climat urbain pour pouvoir préparer les villes à ce changement.